lundi 30 novembre 2009

Edition du 30 Novamaire 39

Edito

Deux ans!!! Et oui, le Maimag fête cette semaine ses 2 ans! Quelques chiffres:
43000 visites au total, 800 visites en moyenne chaque semaine, 414 articles, tout plein d'events, et plein de super rédacteurs!

Cette fois je vais remercier sincèrement toute l'équipe du mag sans qui cette belle aventure n'aurait jamais été possible! Des anciens aux petits nouveaux, chacun a su donner de son temps et de son imagination pour faire vivre ce rêve. Petit papier par petit papier, c'est ce qui qui a permis d'arriver à ce résultat!

A l'aube d'une ère nouvelle sur Amakna, beaucoup sont inquiets, d'autres enthousiastes, mais sachez un chose: Le Maimag sera toujours là!

Enfin merci à vous tous, lecteurs, qui êtes là chaque semaine pour nous lire, car sans vous nous n'aurions plus l'inspiration et l'envie d'écrire et de partager.

Donc encore une fois merci! et... Bonne lecture!

Katty

Au programme cette semaine:

La Main cherche des gros bras!

Fidèle à son image, le clan mercenaire de la Main organise un tournoi de gros bras.
Chacun y aura sa place, dans sa catégorie. Attention, ça va cogner sec!



Vous aventuriers , nobles habitants du monde des douze attendez de l'action , du punch , alors votre vœux est exaucé . La Main est à la recherche de valeureux combattants , c'est pour cela qu'elle organise un grand tournoi , Le Tournoi des Gros Bras d'Amakma .

Les règles sont simple , vous formerez des équipes de 4 selon les règles suivantes :
  • Il y aura 4 catégories d'équipes :
-Les pious , de cercle 1 à 50 , les groupes ne devront pas dépasser 150.
-Les Bouftous , de cercle 51 à 100 , les groupes ne devront pas dépasser 320.
-Les kanigrous , de cercle 101 à 150 , les groupes ne devront pas dépasser 500.
-Les trolls , de cercle 151 à 200 , les groupes ne devront pas dépasser 700.

  • Une équipe devra contenir 4 membres de la même catégorie.
  • Les équipes ne doivent pas contenir plusieurs personnes de même race.
  • Les dragodindes sont autorisées.
  • Séparer son âme pour jouer plusieurs corps est strictement interdit au sein des équipes.
  • Le port du bouclier est autorisé
  • Le tournoi se passera en élimination directe.
Il vous suffit ensuite d'inscrire votre équipe sur ce parchemin et de donner vos noms , vos cercles et votre dieu.
Rendez-vous le 5 Descendre 639 à 14h30 à la maison de Fallanster [4;-21].
Nous comptons sur vous !
Les équipes gagnantes seront recouvertes de Kamas . Venez nombreux !

La Porte (Chap. 3)

Vous le savez bien, pour être à la mode il faut faire des trilogies. Voici donc la suite et fin de cette aventure. Méfiez vous des portes, et n'ouvrez pas à n'importe qui!


Chapitre 3


J’ai 37 ans.

Je suis rongée par l’alcool.

Je n’ai plus aucun but, je ne pense à rien, je ne sors plus, sauf pour m’approvisionner. Je ne fais plus rien.

Ah si, je bois. Je bois tellement que je pourrais me noyer dans un verre d’eau.

Les journées passent, voilà c’est tout. Elles passent, passent, passent, depuis 7 ans.. 7 ans, et autant de jours, autant de nuits.

Je n’ai même pas la force de me supprimer, d’abréger celà… risible…

Quelle ironie… Car là j’aimerais bien que la forme blanche, le grand maigre, me prenne la main et m’emporte… Bien sur, ça ne fonctionne pas comme ça. Pas sur demande en tout cas, j’ai pu le constater.

Bon faisons un petit calcul : j’ai 37 ans, l’espérance de vie d’une éniripsa est de 90 ans, il me reste… un paquet de journées à boire.

Remarquez, la boisson va faire fondre ma durée probable d’existence… et c’est tant mieux.

Crever à petit feu, en ressassant leurs morts, en imaginant la vie que j’aurais pu avoir. Super programme hein…

J’ai du en faire des saletés pour mériter ça… mais dans une autre vie, parce que pour être parfaitement honnête, dans celle-là, je ne comprends pas quelle est la faute que je paye si lourdement.

Enfin voila. Bon on va peut-être pas épiloguer sur ma vie actuelle, hein, elle est tellement pathétique…

Donc maintenant, on met quoi ?... « Fin de l’histoire, merci d’avoir suivi ma vie génialement trépidante» ?

Si, j’ajoute une chose : si j’avais ne serait-ce qu’un regret à formuler, c’est l’absence d’enfants dans ma vie. 3 beaux enfants, 2 garçons et une fille, oui voila. 2 solides gaillards pour s’occuper de leur petite sœur. J’ai toujours imaginé les éclats de rire, les disputes, toute cette vie autour de moi.

« Toute cette vie autour de moi »… Voila une idée encore pathétique non ? Quand je pense que je n’ai même pas de familier…

Ah tiens ! C’est moi ou ça cogne à la porte ?

Ah oui en effet, j’ai bien l’impression que ça cogne. Comme s’il restait quelqu’un pour savoir que j’existe…

Evidemment non, donc j’ai du rêver. Enfin rêver, disons halluciner. L’alcool.

Ou pas…parce que là ça vient *vraiment* de gratter et de cogner contre la porte…

La porte s’ouvre.

C’est Elle.

Stupeur.

Il suffit donc d’y penser et elle vient ? Probablement pas, ça fait depuis 7 ans que je songe à en finir. Mais aujourd’hui plus qu’avant.

Et elle est là.

Toujours ce halot de lumière éblouissant, toujours cette forme encapuchonnée.

Oui, pas de doute, c’est bien elle. Elle que j’attends depuis 7 longues année.

Et cette fois, ça y est, elle est bien là. Et tout va finir comme ça pour moi aussi.

Je la regarde, et j’attends. Je ne sais pas ce que j’attends… Un geste, un ordre de sa part sans doute. *

Mais rien ne vient, elle ne bouge pas.

Mais bon, j’ai l’habitude, j’ai déjà vu mes parents et Thorkan faire.

Je m’avance donc vers elle. Il parait qu’on voit défiler sa vie dans ces moments-là. Hé bien, soit c’est un mythe, soit ça ne fonctionne pas pour tout le monde, car moi je ne vois rien. Ou alors n’y ai-je pas le droit…

Dite, est-ce que c’est douloureux ? Ca par contre, ça m’ennuierait, je suis douillette. M’enfin bon, ça ne peut pas durer bien longtemps, au pire, n’est-ce pas ?

Voila, tout finit comme ça. Une dernière pensée pour Thorkan, pour mes parents. Un dernier regard vers la lumière.

Je tends la main. J’avance à sa hauteur.

Elle se saisit de ma main, et je sens une décharge qui provoque une telle douleur que j’en suffoque.

Mince c’est donc douloureux !!

Alors même la fin est donc à chier ? Super…

Là ça fait toujours mal. Ca va durer combien de temps ? J’ai l’impression d’avoir mes membres totalement paralysés. J’ai mal au ventre, comme si l’on m’arrachait les entrailles.

Pitié, vite, que cela cesse… Pitié…

La forme me lâche la main. Je n’ai pas bougé de la pièce, de mon salon.

Bah alors, ça vient ? Faut –il vraiment se faire torturer ? J’ai mal au ventre… si mal…

La forme me fixe. Elle pointe son bras vers moi, puis le descend doucement, doucement, comme si elle dessinait les courbes de mon corps pour s’arrêter sur mon ventre…

Bon oui, quoi ? Pitié, pourrait –on ABREGER ????

Je n’en peux plus. Je suis à bout.

La forme remue les lèvres…

Je n’entends pas, mais je comprends pourtant.

« Un pour Un… »

Le halo de lumière disparait brutalement, la porte se referme.

Je suis toujours là, dans mon salon, évanouie, vidée de mes forces.

Je suis enceinte.


Epilogue

J’ai 76 ans.

J’ai des triplés, 2 garçons et une fille.

Ils sont là aujourd’hui, dans notre maison familiale. Ma fille est enceinte et est sur le point d’accoucher. Nous avons vécu une véritable vie de famille tous les 4, celle dont j’ai si souvent rêvée.

Si Thorkan avait pu être là…

Ma fille se met à hurler… elle se plie en deux, sous l’effet des contractions. Elle crie avoir perdu les eaux. Son mari, présent également, panique. Ca me fait sourire, pauvre futur papa^^

On cogne à la porte. Ah oui, on avait appelé un médecin, car elle avait eu des contractions un peu plus tôt ce matin.

La porte s’ouvre

Ma fille hurle derrière, il faut l’amener à l’hôpital.

Curieux, je suis la seule à avoir entendu cogner à la porte ? Enfin il est normal que tout le monde s’affère auprès de ma puce.

Un halot de lumière se forme

Ah…

Et cette fois, je comprends.

C’est bizarre, c’est maintenant que tout prend un sens à mes yeux. C’est maintenant que je comprends.

La forme.. mes parents, Thorkan..Ma fille.

Le bébé

Un pour Un.

Je lui tends la main en souriant.

La Grande Aventure

Incarnam : partie II
L’aventure n’est pas une mince affaire

Coucou, me revoici ! C’est toujours moi, Ludmillia, peu fraiche et dispo après une nuit de sommeil à chasser les milirats dégoutants de la chambre…Et je n’ai rien, même pas une baguette pour taper sur ces rongeurs. Je me suis battue avec mon coussin…

Inutile de préciser que j’ai donc passé une *excellente* nuit et que je suis de *super bonne humeur*. Et une femme de mauvaise humeur…aie hein ? Mais vous avez tous expérimenté ça non ? Les hommes nous disent toujours qu’une femme de mauvaise humeur fait, à elle seule, un très bon scénario de film d’horreur.

Bref, malheureusement, je n’ai pas le temps de me reposer plus longtemps pour récupérer de cette nuit. Je dois ranger mon sac, le fermer si possible ce qui n’est pas une mince affaire - et hors de question que j’enlève ma peluche !- et me remettre en route.

Oh il fait soleil, ça c’est chouette ! J’ai une sainte horreur lorsqu’il pleut et que toute l’eau qui tombe sur mes ailes me dégouline le long du dos

Bien, c’est pas tout, mais aujourd’hui, j’ai un but : rejoindre Astrub ! J’en ai tellement entendu parler que j’ai hâte d’y être. Et pour moi, ce sera la première fois que je vais « à la ville ». J’ai la trouille de me sentir perdue, je n’ai pas l’habitude des grandes bourgades. Mais j’en attends beaucoup, j’espère rencontrer du monde, j’aimerais aussi aller faire les boutiques, passer chez le tailleur et le bijoutier.

En discutant un peu avec le tavernier hier soir * donc avant que je ne lui jette mes kamas à la figure ce matin pour m’avoir loué une chambre minable*, j’ai appris que je pouvais rejoindre Astrub en ballon. Il y a un service permanent à l’Est, tenu par un des membres de la famille Ganymède. Bon cette fois, j’essaye de ne pas me moquer de ses habits, car la dernière fois l’instructeur m’a renvoyée valser, un coup de pied aux fesses.

Je me mets donc en route vers l’Est. Ah… Attendez, heu… C’est où l’Est au fait ? Ah c’est à droite me dit –on. Heuuuu…Attendez…C’est où la droite ?

Bon tant pis, je prends une direction au pif, on verra bien. Quand je ne sais pas où aller, je fais ça : je tends mes ailes en avant, elles prennent le vent, et je suis la direction indiquée. Ca c’est le super privilège des Eniripsas !

Ne soyez pas jaloux, je sais bien que nous sommes bardés d’avantages ! Tant pis, fallait prier la bonne déesse, nananère !

Par Eniripsa, que c’est peuplé ce matin ! Oh et puis, chose curieuse, c’est peuplé de disciples de Crâ. Ca alors, mais il y en a des dizaines ! Que des crâs ! Tous groupés par sexe : les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. Mais pourquoi une telle concentration ?

Je ne m'attendais pas du tout à voir autant de disciples de Crâ! Regardez-les, parfaitement alignés, on dirait une véritable petite armée

Alors là, faut se poser un instant, c’est vraiment trop drôle à regarder. On dirait une armée ! Ils se déplacent tous en même temps, et se jettent comme des fous sur les bouftons apeurés – je comprends mieux les origines de leurs noms maintenant, les pauvres…-

Je tente de leur parler, mais pas un seul ne souffle mot. Mince, j’aurais bien aimé savoir ce qu’il se passe ici ! Si ça se trouve, Crâ va descendre du Panthéon, apparaitre et envahir le monde. Et de fait, elle prépare une armée en secret. Mais c’est possible une telle chose ? Je serais bien étonnée.

Je n'ai même pas été invitée à leur fête...


Ou alors, si ça se trouve, c’est le grand prêtre du temple Crâ qui organise une méga fête –style bal costumé- pour les crâs. Mais oui voilà, c’est forcément ça ! Mais on peut y aller nous ? Les Eniripsas sont autorisées, si déguisées en crâ ? J’aimerais bien que mon temple, si austère, organise des fêtes aussi.

Vous voyez, finalement nous ne sommes pas les seuls, les crâs aussi sont bien avantagés!!

Ahh tiens, un milicien, il se présente sous le nom de Kérubim. Apparemment pour le ballon, je ne suis vraiment pas loin, j’ai pris la bonne direction (vous savez, c’est le coup des ailes, ça fonctionne toujours…Oui je sais, les Eniripsas ont trop d’avantages patati patata...)

Génial, visiblement le ballon m’attend juste à côté. Sauf que…

Sauf qu’il faut traverser le pont suspendu, qu’il n’y a aucune rambarde à laquelle s’accrocher, et que j’ai beau ne pas avoir le vertige, je ne suis pas non plus suicidaire !

Hors de question que je traverse, non non et non!


En plus, le pont est cassé au milieu !! Ca non alors, je ne traverse pas, jamais de la vie !
Je reste ici, je croise les ailes et je boude !
Le ballon pourrait très bien venir se poser ici, juste avant le pont ! C’est plus facile pour cet engin de bouger, que pour moi de traverser ! Non mais ho !

En plus ce pont est cassé! Ils ne sont pas fichus de le réparer! C'est un scandale!

Voila ça y est, je boude…na !

5 minutes…
10 minutes, j’ai une crampe à l’aile droite…
15 minutes, je boude toujours, ma crampe me fait mal

Moui…
Je boude et tout le monde s’en fiche, ce qui est bien normal d’ailleurs. D’habitude quand je boude chez moi, j’ai toujours quelqu’un qui vient me dire « ma paaaaaaauvre petite Ludmilia ». Mais ici, je réalise vite que mes caprices ne m’amèneront à rien.

Et puis des milliers d’aventuriers l’ont fait avant moi, donc je devrais pouvoir le faire aussi non?

Oui mais pour les Xelors et les Fecas, c’est facile, ils se téléportent ! Les Iops bondissent, les Ecaflips sautent comme des félins, les sacrieurs échangent leur place, et les Osamodas peuvent monter sur le dos de leur dragonet. C’est injuste, ces classes ont trop d’avantages !!


Bon allez, je n’ai visiblement pas le choix. Je prends mon courage à deux ailes, je m’accroupie – oui je sais, au niveau taille on ne voit pas la différence, gna gna gna-et je traverse.

L’horreur, ça ce n’était vraiment pas prévu. Mes jambes ne me portent plus, je ne sais plus s’il faut fermer les yeux, les garder ouverts, respirer ou non…Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, mais par Eniripsa, qu’il est long ce moment !


Et non !!!! Mais non oh !! Après ce pont il y en a encore un autre, c’est pas vrai !! Vie de merde…

Enfin au moins, je ne fais pas ça pour rien, car j’aperçois Ganymachin, à côté du ballon.

Bon je m’accroupie de nouveau, j’ai les genoux en piteux état, et j’arrive enfin devant le mal-fringué.


Hihiiii il est aussi affreux que le Ganymède du début. Et là, il faut à tout prix se retenir de rire. Il me propose donc de m’amener en ballon à Astrub. C’est bien ce que je voulais, certes, mais maintenant j’avoue avoir peur. J’ai peur que cette machine ne fonctionne pas (et que se passe t-il si le ballon tombe en panne en plein vol ? ), j’ai peur que le conducteur de cet engin ne s’endorme en plein vol, j’ai peur de… tomber aussi.



C'est bien gentil, mais comment chuis sûre que ça fonctionne cet engin?


Il me certifie que ce ballon fonctionne. Et de toute façon je n’ai pas le choix, c’est le seul moyen de rejoindre Astrub. Allez, je dois monter dans ce fichu ballon.

A la une...
A la deux...
A la deux un quart...
A la deux un quart d’un dixième de centième...
A la deux un quart de…

Ganymachin finit par m’attraper par les ailes, me jette dans le ballon et nous avons décollé.

Ce fut un voyage à travers les nuages inoubliable...

Ludmillia

Le petit guide d'Astrub

En bon guide, et pour aider notre jeune amie, Copaingato lui a préparé une petit visite guidée d'Astrub. Gardez ce guide sous la main, car Astrub aura bientôt un tout nouvel aspect!

dimanche 22 novembre 2009

Edition du 22 Novamaire



Edito:

Bravo à Leny et a Phlaich qui ont gagné leur clé d'accès lors du tirage au sort de la dernière cantoche. Mais cette semaine encore, le maimag a besoin de vous! Nous avons reçu un paquet étrange à la rédac, contenant une touffe de cheveux blonds et un objet inconnu, accompagnés d'un message de la plus haute importance:
Maljour, chers journalistes, nous avons enlevé votre chère Pautish. Nous, ce sont les frères Rages, toujours autant motivés à faire notre mauvaise action de la journée! Elle est donc enfermée quelque part, sans eau ni nourriture... Nous vous conseillons vite d'aller la sauver. Elle se trouve tout simplement:
15-17-14 8 5-8-1 26-17 16-1-14-14-5-16-11-5-14-1 26-1-15 12-11-14-25-11-15 1-0 e,gh
Les Frères Rages

Si vous pouvez nous aider à décoder ce message et à localiser Pautish, nous vous remercierons avec une clé 2.0! Laissez vos propositions dans les commentaires!

En attendant, sachez qu'a la rédac nous vous préparons une édition très spéciale.. En effet, le Maimag se prépare à fêter ses 2 ans! Et oui déjà! Que d'éditions et d'articles, mais nous reparlerons de cela dans une semaine!

En attendant, bonne lecture à tous!

Katty

Au programme cette semaine:

La Porte (Chap. 2)

(Chapitre 1 ici)
Chapitre 2

J’ai 29 ans.

Ce soir je fête mes 30 ans. Aie, ça y est, la dizaine va être franchie, j’angoisse un peu… Angoisse purement symbolique d’ailleurs, car je ne vais pas me réveiller demain matin pleine de rides et de cheveux blancs.
Mais j’ai beau le savoir, j’avoue que ce cap me dérange. Et l’une des raisons est cette fameuse horloge biologique qui tourne, annonçant l’inexorable moment ou vous ne pourrez plus avoir d’enfants, sans que cela ne représente un réel danger.

Mais bon, raisonnons-nous, même à 30 ans, j’ai encore pas mal de temps pour penser aux enfants.

D’autant plus que… j’ai trouvé mon homme ! Ouaip, je sais, j’ai du bol, j’ai trouvé le bon !! Héhé !

Il s’appelle Thorkan, est intelligent, imaginatif, adorable, patient, ce qui est bien nécessaire avec moi d’ailleurs. J’adore son physique aussi, légèrement enrobé, c’est tout doux au toucher. Et en plus, comme ça, il ne peut rien dire si je prends quelques kilos, héhé ^^
Il ne se voit pas encore père, ce qui ne me dérange pas encore, je lui laisse le temps de s’habituer à cette idée. Bien entendu je lui ai parlé de mon désir d’enfant, mais sans le presser. Inutile de lui faire peur, je laisse l’idée faire son chemin dans son esprit.

On s’entend bien, nous aimons les mêmes choses, nous sommes sur la même longueur d’ondes, malgré les orages. Mais ces orages ne me font pas peur, car ni lui ni moi ne haussons le ton. Je déteste les gens qui s’expriment en hurlant. Lui non, il dit ce qu’il a à dire, mais sans violence. Alors bon, je fais un peu la tête, mais nous finissons vite par en rire.

Ce soir, nous fêtons mes 30 ans, avec tous nos amis. Enfin du moins les siens, je n’en ai pas tant que ça de mon côté. La disparition précoce de mes parents m’a quelque peu enfermée dans une certaine solitude.
Mais j’aime bien ses amis, ils sont sympas. Et tant pis pour moi si à chacune de leur visite, tous nos stocks de nourriture et de boisson (surtout ?) y passent. Enfin au moins on s’éclate bien.

Ah, voilà, ça toque.

La porte s’ouvre.

Nos amis entrent *pas vraiment discrètement* en braillant un « JOYEUX ANNIVERSAAAAAAAAAAAAIIIREEE » mi hurlé-mi chanté, et en me tendant un immense –et magnifique !- bouquet de fleurs.
Thorkan se précipite vers eux pour les accueillir, et moi je suis assaillie de gens essayant d’atteindre mes joues pour me coller des bises.
Des « joyeux anniversaires, alors ça y est t’es vieille, ça fait quoi d’avoir 30 ans ?… », j’en ai entendu au moins 100 fois en quelques secondes. Sachant qu’ils sont une vingtaine, ça fait 5 fois chacun en moyenne. Et à la réflexion, je n’exagère même pas !

Allez hop, on stoppe les embrassades, c’est pas tout, mais j’ai faim et soif, et la bonne humeur de cette populace fraichement débarquée me contamine.

Je vous passe les blagues salaces, les chansons cochonnes, les anecdotes entendues au moins 1 000 fois – et à raison de 20 personnes, comptez vous-même la moyenne- mais toujours très drôles, les verres cassés…
Je vous passe le nombre de fois ou Thorkan s’est levé pour aller chercher des bouteilles. On nous aurait surnommé les « entonnoirs » ce soir, ça ne m’aurait pas étonnée.
Quelle fête géniale ! Mais je ne dis pas cela uniquement à cause de l’alcool hein^^

Bon c’est pas tout, mais il est 4h du mat’. Certains resteront chez nous pour coucher, d’autres n’habitent pas très loin et ne risquent rien, selon notre jugement *très* avisé à cet instant précis. Mais nous avons eu de la chance, il n’est effectivement rien arrivé. Les plus ivres ont couché dans le salon et sont repartis au réveil… C'est-à-dire… en fin d’après midi suivante quoi.

Moi je me lève un peu plus tôt, et entreprends de ranger la maison. Par Eniripsa, toutes ces bouteilles vides, et tous ces cartons de nourriture, de diou, ah ouai quand même…Héhé !!

Mais ce fut super sympa, finalement, ça m’aura fait oublier qu’aujourd’hui j’ai…

Mince, 30 ans !

Cette pensée me fait courir plus que de raison vers un miroir.
De face, de profil, de dos… Bon en effet rien n’a changé. Peut-être bien un cheveu de couleur bizarre là non ? Ah heu… je n’ai rien dis, il a plus la couleur de la sauce renversée que la couleur blanche…

Après une bonne douche qui me remet les idées en place, je finis de ranger la maison. Le reste des dormeurs se lèvent, et nos amis prennent congés. C’était super, ils reviendront !
Enfin… si on les réinvite gniark gniark…
Mais ouiiiiiiii, on les réinvitera, et volontiers même.

Thorkan me regarde en souriant, les traits cernés de fatigue. Il m’enlace et me flatte d’un « tu es magnifique, même à 30 ans » et affiche un sourire moqueur. Au moins, il m’aime encore^^. Nous sommes dans la cuisine et toujours enlacés. Nos yeux se croisent et il me sourit.

Et là j’ai eu le droit à une tirade dont je me souviendrai toute ma vie.

Il n’a pas fêté que mes 30 ans hier soir.

Il a fêté le fait d’être en vie.

J’étais un peu étonnée d’entendre cela, car oui, bien entendu, nous avons la chance d’être en vie, il aurait pu nous arriver n’importe quoi, mais je trouve étonnant de le fêter, même si on devrait d’ailleurs ! Mais de là à y penser…

Mais lui y avait pensé, et pour une bonne raison : il est malade.

Il ne m’en a jamais rien dit, pour ne pas m’inquiéter. Mais heureusement, ce n’est pas une maladie incurable, seulement nos prochains mois risquent d’être assez pénibles. Nous allons en passer des heures au Temple des urgentistes…

Après le choc et l’effondrement de la nouvelle et de la brutalité avec laquelle il m’avait annoncé les choses, je me ressaisis. Nous en parlons beaucoup, je veux comprendre de quoi il souffre. Et nous ferons face… A deux. Il ne restera pas seul une minute, à ça non je vous le jure… Surtout pas dans ces moments là.

Et effectivement, nous faisons face.

Son état est stable, les docteurs se montrent rassurant, car s’il avait du arriver quelque chose, son état se serait empiré.
C’est le principal.
Après tant pis pour les allers –retours, les projets remis…on verra ça quand tout ira mieux.
Tiens d’ailleurs à propos de projet, je profite de son état de faiblesse pour sournoisement lui reparler d’enfants. Pas très sympa, je lui accorde^^ Mais pour une fois, il ne dit pas non. Il me laisse même entrevoir un espoir, quand tout cela sera fini.

Il doit se faire opérer. Tout se passe plutôt bien, il passe 2 semaines en observation.

Après ce laps de temps, nous rentrons à la maison.
Il est faible, très fatigué, mais c’est normal nous a t-on dit.
Une semaine, 2 semaines, 3 semaines…
Il est toujours aussi fatigué, mais c’est normal parait-il. Quand même, je trouve cela un peu bizarre, tout ce temps de convalescence. Mais bon les médecins connaissent leur boulot, moi je n’entends rien à la médecine.

Que j’ai hâte qu’il se remette sur pieds, je n’ai pas oublié la «promesse » !

4eme semaine : il est de plus en plus fatigué. Nous retournons à l’hôpital, mais les médecins ne trouvent rien d’anormal. Il en a passé pourtant des batteries d’analyses. Je leur fais confiance, mais je suis à moitié rassurée.

L’autre moitié, elle, a vraiment la trouille.

5eme semaine : il va de plus en plus mal. Cette fois nous n’allons pas à l’hôpital, car « rien » ne s’est vraiment passé, il n’a pas perdu connaissance, n’a pas mal. Mais je le trouve tellement pâle et maigre que je refais venir un médecin. Ca ne servira peut-être à rien, mais ça me rassure.

Je m’occupe les mains avec de la vaisselle à faire, surtout pour m’occuper l’esprit. Nous attendons le médecin.

Thorkan dort, tant mieux, je préfère qu’il se repose. Il est long ce médecin.

Ah, non, ça y est, un grattement à la porte, puis un bruit de coup.

J’arrive, j’arrive, j’ai les mains dans le liquide vaisselle !!!

Mais le médecin m’a devancée.

La porte s’ouvre.

Elle est là.

La même, entourée de son halot de lumière.

Blanche, maigre, immobile, la main tendue. Non vers moi, mais vers l’arrière du salon.
Je ne resse
ns rien. Mais absolument rien. Rien, rien, rien. Ni peur, ni panique, ni tristesse, ni choc. Non rien, rien, rien…Vraiment rien.

Je me tourne lentement, Thorkhan est debout derrière moi, le regard vide.

Il avance vers la main tendue.

Alors la NON !!!!!!!!!!!!

Je n’ai rien pu faire à 9 ans, mais cette fois, ce serait différent !!
Je ne LA laisserai pas me prendre Thorkhan. Et si je n’ai pas eu la force de résister il y a 21 ans, cette fois, je l’aurais, car j’ai déjà vécu cela, je sais comment réagir, je ne subis plus l’effet de surprise…

Je fonce sur la porte, et à mon grand soulagement, je ne suis pas paralysée cette fois.
Au contraire, j’ai l’impression de bouger avec une rapidité et une aisance, une rage même hors du commun.

Je le savais, j’ai suffisamment de force pour lutter !!

Je cours à toute vitesse, je vais l’avoir, la foutre dehors, la pousser de toutes mes forces… Oui je me sens forte, résistante, pour Thorkhan, pour moi, pour tout…

Je cours, j’accélère.

Toute magique que soit cette forme, ou disons « extra-ordinaire » dans le sens propre du terme, elle n’en est pas moins visiblement matérielle. Elle peut bruler, elle peut s’écrouler, elle peut succomber sous le choc d’un coup non ? Oui un coup, et tant pis si je la blesse mortellement cette forme, fallait pas venir nous chercher, nous n’avons rien demandé nous !

Je cours toujours, de plus en plus vite, la haine au ventre, une détermination que je n’avais jamais ressentie.

Je cours maintenant au maximum de mes possibilités. Oui, cette fois, je gagnerai !

Et je réalise…

Que cela fait des minutes entières que je cours vers la porte, alors que je suis à côté.

Cela fait des minutes que je cours….sur place

Le halo s’intensifie

Thorkhan franchit le seuil, sa main entrelaçant celle de la forme.

Le halo de lumière disparait brutalement, la porte se referme.

Je suis seule…